Pistes et outils pour étoffer son sourcing
Une fois de plus, l’ADBS était partenaire du salon Documation/MIS, qui s’est tenu les 26 et 27 mars 2014 au CNIT Paris-La Défense.
L’association a organisé tout au long des deux jours de nombreux événements, tant sur son stand que dans les espaces de conférence, multipliant ainsi les occasions de rencontre avec les professionnels.
Le secteur « Veille et recherche sur Internet » de l’ADBS était bien sûr présent (comme l’an passé), et j’ai eu le plaisir d’intervenir sur la thématique « Quelques pistes et outils pour étoffer son sourcing ».
On trouvera ci-après un compte-rendu de cette présentation, ainsi que le support, qui a servi de fil conducteur.
Le sourcing est partie intégrante du cycle de la veille et les professionnels de l’infodoc ont régulièrement besoin d’identifier des sources de référence, que ce soit pour enrichir un dossier documentaire, ou pour mettre en place une veille sur un sujet.
Pour ce faire, nombre d’entre eux démarrent … en lançant une recherche sur Google avec quelques mots-clés.
Si cette démarche peut s’avérer fructueuse, il est indispensable d’être conscient que Google interprète de plus en plus souvent les questions, et que la personnalisation des résultats a un poids important dans son algorithme – nous avons eu l’occasion d’en parler dans le billet « Google : résultats personnalisés et doodle rien que pour vous » –.
Après avoir lancé sa requête sur Google, le premier réflexe d’un professionnel doit donc être de vérifier la façon dont le moteur a interprété la question, puis d’ajuster le cas échéant sa requête.
Cette première étape d’une recherche par mots-clés permet en règle générale d’identifier un certain nombre de ressources. Mais lorsque l’on souhaite sélectionner une liste de sites (et non directement les pages contenant la réponse à la question), le process s’avère long et fastidieux, car les sources de référence sont noyées au milieu de pages qui, si elles concernent bien le sujet, sont issues de sites plus généralistes (site d’actualité, Wikipedia…).
Identifier des pages de liens
Dans un tel cas, il et plus sage et plus efficace de démarrer sa prospection en essayant d’identifier directement une “page de liens”, autrement dit une sélection de sites sur le sujet qu’un expert, un passionné ou une association aura déjà réalisée et mise à disposition sur le Net. J’ai plusieurs fois démontré l’intérêt de ces outils pour répondre à des questions spécifiques (voir notamment : « Comment tirer parti des pages de liens »), et j’ai présenté deux méthodes pour identifier de telles pages :
1. LA PREMIERE consiste à chercher, via un moteur comme Google, les pages qui contiennent à la fois :
• les mots de la requête dans le texte ;
• et le mot « liens » (ou « sites », « ressources »…) dans le titre (opérateur intitle:) ou dans l’URL (opérateur inurl:)
A titre d’exemple, si l’on souhaite identifier des associations concernant la gestion des déchets, on pourra lancer une recherche (sur Google…) avec la requête :
– gestion déchets associations intitle:liens|sites OR inurl:liens|sites
(le symbole » | » (prononcer « pipe ») remplace ici le OR, ce qui évite d’avoir à répéter l’opérateur « intitle: » devant les mots (intitle:liens OR intitle:sites par exemple..)
Les résultats sont probants et l’on obtient dans les premières réponses une page issue du site du Cnid(Centre national d’information indépendante sur les déchets) qui recense une soixantaine d’associations du domaine…
Page de liens proposée par le Cniid, identifiée via Google |
2. LA SECONDE astuce consiste à tirer parti de l’opérateur link: (pour identifier des backlinks), proposé par Exalead (le fonctionnement de cet opérateur est très aléatoire avec Google).
On cherchera ici à identifier spécifiquement les pages qui contiennent à la fois :
– les mots de la requête dans le texte (par exemple : gestion déchets)
– et qui pointent vers un ou deux sites de référence que l’on aura repéré préalablement (opérateur link:)
Par exemple : Gestion déchets link:www.cniid.org link:www.andra.fr
Là encore, les résultats semblent très pertinents
Pages de liens identifiée via Exalead |
Intégrer le Web social dans sa veille
Depuis quelques années, les modes de consommation de l’information ont radicalement changé et à ce titre, les outils du Web social doivent impérativement être inclus dans le processus de recherche d’information et de veille.
Différents types de ressources peuvent apporter des compléments précieux dans l’élaboration d’un sourcing. On citera parmi eux les sites de bookmarking social (Diigo, Delicious…), les sites de microblogging (Twitter…), les plateformes de curation (Scoop.it…), les réseaux sociaux, etc.
A titre d’illustration, on trouvera ci-après quelques exemples de recherches sur les outils du Web social.
Pearltrees.com
Lancé en 2009, Pearltrees permet aux internautes de conserver, d’organiser et de retrouver des contenus web, classés sous la forme d’un arbre de perles (chaque perle symbolisant un lien).
L’outil permet donc d’étoffer un sourcing, puisqu’il propose en fait l’équivalent “2.0” des “pages de liens”, présentées sous forme visuelle.
On peut identifier des « arbres » pertinents depuis Google, avec la requête mots-clés site:pearltrees.com (ex.: gestion déchets site:pearltrees.com).
Lorsque l’on a identifié un pearltree, la fonction “pearltrees voisins” (onglet en haut de la page) affiche d’autres pearltrees similaires, sélectionnés à partir de l’analyse des perles communes.
Un « pearltrees » sur la gestion des déchets |
Twitter.com
Avec plus de 500 millions de tweets échangés chaque jour, Twitter est devenu un outil indispensable pour le veilleur.
Une requête avec le simple mot “déchets” permet d’identifier les comptes de nombreux twitteurs spécialisés sur cette thématique (on trouve notamment parmi eux une lettre d’information professionnelle sur la gestion des déchets, un journaliste du Monde spécialisé sur le sujet, un éco-organisme agréé pour la gestion du recyclage des déchets d’équipements électriques et électroniques…).
A partir de là, différents outils pourront être utilisés pour suivre, grâce aux fils RSS, les nouveaux tweets publiés par des comptes twitteurs, sur des des listes, ou en réponse à une requête par mots-clés….
Comptes twitter spécialisés sur les déchets |
Scoop.it
Lancé en 2010, Scoop.it est sans doute la plateforme de “curation” la plus utilisée, que ce soit pour diffuser les résultats de sa veille ou pour suivre l’actualité d’un domaine. Sa convivialité et son ergonomie en font un outil précieux pour le veilleur, d’autant qu’il est possible de suivre les “scoops” publiés sur le “topic” d’un utilisateur via un fil RSS.
L’identification de topics sur un sujet pourra se faire depuis le moteur de recherche proposé en page d’accueil.
Scoop.it : des topics dédiés à la gestion des déchets |
Ces exemples sont donnés à titre d’illustration. Mais d’autres pistes pourraient encore être explorées.
L’essentiel est de garder en mémoire que pour étoffer un sourcing, il faut identifier des “sources”, et non des pages web ... et que pour cela, d’autres outils peuvent s’avérer plus performants qu’un moteur, fût-il Google !
On trouvera ci-dessous le support qui a servi de fil conducteur à ma présentation…
J’ai d’autre part publié dans le numéro 108 de Netsources (janvier/février 2014) un article plus détaillé sur ce même thème, intitulé « Quelques pistes pour étoffer son sourcing ».
Exceptionnellement, Bases Publications propose aux lecteurs de ce blog qui le souhaitent de recevoir gratuitement un exemplaire de ce numéro.
Il suffit pour cela d’en faire la demande, en indiquant ses coordonnées postales, à l’adresse contact@bases-publications.com.
Bonne lecture !
Netsources n°108 |