Cinq pépites pour les professionnels de l’infodoc
Il est fréquent de découvrir sur le Web, au hasard de sa navigation, des mémoires, des supports de cours, des articles de fond ou des comparaisons d’outils, qui se révèlent être de vraies pépites. Lorsque je repère de telles perles, j’ai coutume de les partager sur Twitter. Mais ce type de partage est par essence éphémère.
J’inaugure donc avec ce billet une rubrique « Revue du Web » dans laquelle je proposerai, ponctuellement, une sélection de mes découvertes, parmi celles que j’estime les plus susceptibles d’intéresser les professionnels de l’information … mais pas que !
Les services multimédia en ligne
par Corinne Habarou, Urfist de Paris, octobre 2014
Ce support de formation, disponible sur Slideshare, propose en 66 slides une boîte à outils qui s’avère précieuse pour qui souhaite effectuer des travaux multimédia, sans pour autant être spécialiste du sujet, ni disposer de logiciel particulier. Les outils présentés sont tous disponibles en ligne et permettent notamment :
- de retoucher une image : gérer les calques, créer des effets, détourer une photo, annoter une image, transformer une photo en dessin, ajouter un cadre, convertir une vidéo en images fixes, etc
- de manipuler le son : sont présentés ici des services de « speech to text », d’aide à la retranscription, de « text to speech », ou encore des outils pour travailler le son en ligne ou pour éditer des fichiers vidéo…
- de monter une vidéo : les services sélectionnés permettent d’exporter son montage pour YouTube et Viméo, de réaliser un screencast en ligne, de trouver des images et sons libres de droits…
Dans la majorité des cas, la présentation est succincte mais fournit néanmoins le nom et l’URL de l’outil, une copie d’écran, et ses principales caractéristiques (inscription, langue, fonctionnalités, points forts et faiblesses…). Quelques applications sont quant à elles décrites plus en détail.
On précisera que ce support a été conçu par Corinne Habarou, de l’Urfist de Paris, pour permettre prioritairement aux professionnels de l’infodoc, aux enseignants-chercheurs et aux étudiants de gagner du temps dans le labyrinthe des services multimedia en ligne.
Une étude détaillée sur Google Drive
par Emmanuel Barthe, Precisement.org, février 2015
Dans le cadre d’un travail collaboratif avec une quinzaine de personnes, Emmanuel Barthe – l’auteur du blog Precisement.org, dédié à l’information juridique – a été amené à choisir une solution de cloud et de communication, et a comparé pour ce faire les forces et les faiblesses des principales solutions gratuites existant sur le marché.
Il recherchait un outil permettant à la fois de stocker en ligne des fichiers, mais aussi (et surtout) de les partager et de les modifier de façon collective, en offrant qui plus est une interface convivale…
La synthèse de son étude, et les premiers retours sur l’utilisation de l’outil choisi, sont disponibles sur son blog, via deux articles :
- « Mettre ses fichiers ou ceux d’un groupe dans le cloud : quelle application choisir ? » revient sur la phase de choix d’un outil et nous livre une analyse comparative des atouts et des faiblesses de différentes solutions étudiées, parmi lesquelles Google Drive, OneDrive, Dropbox, Box, Mega, SpiderOak, TeamDrive, Tresorit, etc. Emmanuel nous donne en particulier ses « arguments » pour chaque outil, et explique de façon détaillée les raisons qui l’ont conduit à choisir Google Drive.
- « Drive, GMail, etc.: les problèmes d’utilisabilité du cloud Google » constitue en fait un retour d’expérience du service Google Drive dans le cadre d’un travail collaboratif. Dans cet article, Emmanuel Barthe détaille les principaux problèmes rencontrés par le groupe de travail lors de l’usage de Google Drive, comme par exemple la difficulté de passer d’un compte Google à un autre, les limites de stockage des documents, etc. On notera que les « problèmes d’utilisabilité » n’ont pas dissuadé le groupe de travail d’utiliser Google Drive, mais ont refroidi leur enthousiasme…
Digital, Social & Mobile in 2015
We Are Social Singapore, Janvier 2015, 376 slides
We Are Social se présente comme une « agence conversationnelle » présente dans de nombreux pays (Paris, New York, Londres, Sydney, Sao Paulo…), dont la vocation est « d’aider les marques à écouter, comprendre et prendre part aux conversations en ligne ».
L’agence de Singapour a publié en janvier 2015 sur Slideshare un support de 376 slides (!), qui regroupe de très nombreuses statistiques sur le Web, les médias sociaux et l’usage des mobiles. Le support contient plus de 350 infographies, couvrant plus de 30 pays, de l’Argentine au Vietnam, en passant par la France, la Malaisie et la Corée du Sud.
On apprend ainsi (à partir du slide 110) que la France compte 55,4 millions d’internautes, qui passent en moyenne quotidiennement 3h53 sur Internet via un PC ou une tablette, et 1h17 via un smartphone. 30 millions sont actifs sur les médias sociaux (soit 45% de la population), et notamment sur Facebook (32%), Google+ (10%) et Twitter (9%). Quant aux mobiles (64,2 millions d’abonnements en France), ils sont utilisés en particulier pour les médias sociaux (20%), pour regarder des vidéos (16%), pour jouer (15%) ou pour des activités bancaires (18%)…
La réputation numérique vue par le prisme de Google
Camille Alloing, CaddE-Réputation, Février 2015
Lors de la journée d’études « Composer avec les régimes de Google : autorité, notoriété, opacité », Camille Alloing – enseignant-chercheur et auteur du blog CaddE-Réputation – s’est interrogé sur la façon dont Google redéfinissait notre conception de la (e)réputation.
Il s’est posé la question de savoir si Google mesurait réellement la réputation (d’un document, d’un auteur…) et celle de comprendre en quoi l’usage de Google modifiait notre interprétation de l’e-réputation. Pour proposer des pistes de réflexion, il a abordé la question du rapport de Google à la (e)réputation (et inversement) en fonction de quatre axes d’analyse : les aspects documentaires, de « systèmes », cognitifs/affectifs et managériaux.
Il propose sur son blog le support de son intervention, enrichi par des analyses et commentaires.
Une lecture passionnante qui ouvre de nombreuses pistes de réflexion, et consolera quelque peu ceux qui n’ont pu assister à cette journée…
Les modes de communication de la recherche aujourd’hui :
quel rôle pour les bibliothécaires ?
par Cécile Arènes, Mémoire d’étude, Enssib, janvier 2015
Dans ce mémoire d’étude de 122 pages au format PDF, Cécile Arènes s’intéresse à l’évolution des formes de communication des chercheurs – notamment via les blogs et les réseaux sociaux – et à leur impact sur le travail des bibliothécaires.
Dans une première partie, elle a dressé un rapide historique de l’évolution des formes de la communication scientifique, en mettant en avant l’impact qu’a eu Internet sur les pratiques documentaires des chercheurs. Avec Internet, ces derniers sont en effet devenus très autonomes par rapport aux bibliothèques et ont établi de nouveaux modes de communication entre eux. Désormais, la communication scientifique ne repose plus seulement sur les ouvrages et périodiques, mais aussi sur les blogs, et sur des médias comme Twitter ou Facebook.
La deuxième partie s’intéresse quant à elle aux nouvelles visibilités que peuvent apporter les médias sociaux, sur lesquels s’expriment les chercheurs et les bibliothécaires. Un panorama relativement détaillé des différents types de médias sociaux est dressé, des réseaux sociaux (grand public, professionnels, académiques, disciplinaires…) aux carnets de chercheurs et aux blogs de bibliothécaires.
La troisième partie enfin s’intéresse au renouvellement des missions des bibliothécaires, que ce soit pour la redocumentarisation, le signalement ou l’accompagnement des (jeunes) chercheurs.
Un mémoire très intéressant, particulièrement bien documenté et, c’est un vrai plus, écrit dans un style fluide et agréable à lire.
Et vous, quelles pépites avez-vous découvert sur le Web ? N’hésitez pas à les partager dans les commentaires…
Merci pour votre lettre et la diffusion et cette nouvelle rubrique « revue du web »
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