Cinq pépites pour les professionnels de l’infodoc – #2 – mai 2015
Comme annoncé dans un précédent billet, je propose désormais dans la rubrique « Revue du Web » une sélection des ressources que j’ai pu découvrir sur le Web, au hasard de ma navigation. Ces pépites sont choisies parmi celles que j’estime les plus susceptibles d’intéresser les professionnels de l’information (mais pas que !), et illustrent volontairement les différents types de ressources que l’on peut découvrir : supports de conférence, articles de fond, mémoires, bases de données, etc.
La sélection de mai comprend :
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la collection numérique d’Archimag
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un mode d’emploi détaillé de l’agrégateur de flux RSS Inoreader
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les supports des interventions de la journée d’étude « Les nouvelles formes de l’intelligence économique pour la recherche », organisée par le GFII
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un support d’Olivier Ertzscheid, qui s’interroge sur l’avenir du Web, et plus précisément sur sa transformation de « Web ouvert » en « jardins fermés »
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un mémoire INTD sur « Les Médias Sociaux au service de l’intelligence économique de l’entreprise ».
La collection numérique d’Archimag 1985-2010
25 ans d’archives en accès libre
On ne présente plus Archimag, le magazine des professionnels de l’information lancé en 1985 par IDP (Information Documentation Presse).
Pour célébrer ses trente ans d’existence, ce magazine a décidé de proposer, sur une plateforme dédiée, un accès libre et gratuit à l’ensemble des articles publiés au cours des 25 premières années, et a pour ce faire numérisé 230 numéros, parus entre 1985 et 2010.
Le grand atout de cette plateforme est qu’elle permet de lancer une recherche par mots sur l’ensemble de la collection, via la zone de saisie située en haut de la page d’accueil. La page de résultats indique alors les numéros d’Archimag contenant les mots-clés, et permet d’afficher les extraits pertinents du document, ou l’image numérisée des pages du magazine, avec les termes surlignés.
Aucune information n’est donnée sur le site mais nos tests semblent montrer que la recherche se fait par défaut avec l’opérateur OR et prend en compte les formes voisines des mots (singulier/pluriel…) ; il n’est pas possible de rechercher leur occurrence exacte. Les guillemets peuvent néanmoins être utilisés pour exiger la proximité des termes.
On peut aussi afficher l’ensemble de la collection numérique, classée par ordre chronologique (ascendant ou descendant). Et l’on découvre ainsi que le numéro zéro du magazine (mars-avril 1985) avait pour nom « Mémoire Vive », qu’il était dédié aux domaines des archives, des bibliothèques, de la documentation et de l’informatique, et qu’il avait comme logo une petite taupe baptisée Archibald.
Puis la mascotte a pris de l’importance et le magazine s’est, dès le n°3 (janvier-février 1986), rebaptisé « Archibald magazine », avant d’adopter définitivement le nom de « Archimag » lors du n° 6/7 (juillet-octobre 1986).
Avec cette collection, qui permet de prendre conscience des évolutions qu’a connu le monde des technologies de l’information depuis 30 ans, Archimag offre un très beau cadeau à tous les internautes intéressés par les sciences de l’information (qu’ils soient chercheurs, enseignants ou professionnels de l’infodoc). Un cadeau qui est en adéquation complète avec son slogan : « Stratégies & ressources de la mémoire & du savoir »…
http://collection.archimag.com
Un mode d’emploi détaillé de l’agrégateur Inoreader
Christophe Deschamps, Outils Froids, mai 2015
Depuis plus de 10 ans, le blog Outils Froids, animé par Christophe Deschamps, propose des articles qui présentent les nouveaux outils, usages, méthodologies et concepts en gestion de la connaissance et technologies de l’information.
Ce blog, qui était en sommeil depuis plusieurs mois, vient d’être totalement relooké et bénéficie d’une nouvelle version. Pour ses deux premiers articles, Christophe nous offre un mode d’emploi détaillé d’Inoreader, l’un des agrégateurs de flux RSS les plus performants.
Le mode d’emploi comprend à ce jour deux parties :
- Partie I : découverte et manipulations de base présente les fonctionnalités simples d’Inoreader, telles que l’ajout de flux RSS, la modification de l’apparence d’une page de flux, le traitement des items reçus, l’accès aux contenus, etc.
- Partie II : intégrer et surveiller les médias sociaux dans Inoreader détaille certaines fonctionnalités de l’agrégateur, parmi lesquelles la possibilité de surveiller Google+, Twitter, Facebook, et d’ajouter les articles sélectionnés à des applications comme Pocket, Instapaper, Evernote, etc.
Cette présentation détaillée devrait s’enrichir ultérieurement d’autres billets, qui approfondiront certains des points forts d’Inoreader, comme la création de règles, etc.
Au final, une présentation claire et pratique de cet agrégateur, bien plus discret que Feedly, mais qui possède pour autant des atouts indéniables. Nous vous incitons d’ailleurs à le tester et à comparer son utilisation avec celle de l’agrégateur que vous avez choisi. Qui sait, vous pourriez bien avoir envie de l’adopter… (la plupart des agrégateurs permettent d’exporter et/ou d’importer la liste des flux RSS au format OPML. Tester un nouvel outil se fait donc en deux clics…).
Les nouvelles formes de l’intelligence économique pour la recherche
Journée d’étude, supports des interventions, mars 2015
Organisée en mars 2015 par le GFII (Groupement français de l’industrie de l’information), en partenariat avec l’Institut Pasteur, cette journée d’étude s’est intéressée aux défis de l’intelligence économique face aux évolutions structurelles de la recherche (open access, open data…), et a proposé un état des lieux des actions entreprises par les établissements de recherche pour répondre à ces nouveaux enjeux.
Les interventions de la matinée se sont intéressé aux aspects stratégiques, en s’articulant autour de deux questions :
- « Quelles politiques d’IE dans les établissements de recherche ? »
- « Patrimoine immatériel : quelles stratégies de valorisation et de transfert de la recherche ? ».
L’après–midi quant à elle a été consacrée aux outils de l’IE, avec des retours d’expériences d’organismes scientifiques et des cas d’usages présentés par des fournisseurs de solutions de veille et d’analyse de l’IST disponibles sur le marché.
Le programme de la journée et les supports des différentes interventions sont disponibles sur le site du GFII.
Du Web ouvert aux jardins fermés
par Oliver Ertzscheid, Affordance, mars 2015
Dans le cadre du « Forum des Médias », Olivier Ertzscheid – enseignant-chercheur en Sciences de l’information et de la communication – a tenté de raconter l’histoire du Web à un public d’étudiants de BTS Design et Audiovisuel.
Son objectif était en fait de leur expliquer « comment nous sommes passés d’un web « ouvert » à un internet des « jardins fermés », d’étudier les différentes questions posées, de revenir sur le débat essentiel « code is law » et d’essayer de voir ce qu’on peut faire pour améliorer les choses ».
Pour illustrer ses propos – et ses convictions, souvent débattues dans de très riches billets sur son blog –, il nous offre un support (de 109 slides) qui met l’accent, de façon claire et très illustrée, sur l’évolution qu’a connu le Web en 25 ans (changement de dispositif d’accès, d’environnements de navigation, de natures d’usages…).
Parmi les nombreux points abordés dans son support, on citera :
- l’analogie qui est faite entre le fonctionnement des grands groupes médias (Lagardère, Dassault…) et des grands acteurs du Web (Google, Facebook…), l’analyse des « industries de l’influence » sur le web média (sur l’opinion, le politique, le vote, les sujets de société…) et le rôle des algorithmes
- le rappel historique sur les fondations d’un Web ouvert, et les évolutions qui ont conduit à un « jardin fermé »
- des chiffres sur l’accès à Internet dans le monde
- des réflexions sur des problèmes concrets et d’actualité, concernant en particulier les pages censurées (qui décide ?), et le rôle des « 10 algorithmes qui dominent le monde »
Au final, une vision volontairement inquiétante de la situation, et la préconisation d’actions au niveau individuel (choix open source, confidentialité…), collectif et politique…
Les médias sociaux au service de l’intelligence économique de l’entreprise
Isabelle Mouroux, mémoire INTD, novembre 2014
Dans le cadre de son mémoire INTD-CNAM – et d’un stage au sein de l’entreprise Digimind –, Isabelle Mouroux a tenté de comprendre comment l’évolution des médias sociaux influence la création de valeur de l’entreprise.
Disponible au format PDF (150 pages), son mémoire traite le sujet en trois parties :
- la première partie aborde la situation générale des entreprises dans un contexte de globalisation ; elle décrit en particulier les différents types d’information dont doivent disposer les entreprises (pour connaître leur environnement concurrentiel, les comportements des acheteurs, etc.) et explique comment l’intelligence économique peut les aider à rester compétitive et à se positionner sur le marché ;
- la deuxième partie, sans doute la plus intéressante pour les professionnels de l’information, tente de voir en quoi les médias sociaux peuvent soutenir une démarche d’intelligence économique, et comment intégrer les réseaux sociaux dans une stratégie d’entreprise ; elle s’intéresse notamment aux opportunités des réseaux sociaux pour l’IE et pour la veille e-réputation, mais aussi aux enjeux et aux failles des réseaux sociaux ;
- la troisième partie enfin se penche sur l’émergence des nouveaux métiers du numérique et sur les compétences et profils professionnels utiles dans ce processus d’information.
Un mémoire intéressant, complété par une bibliographie détaillée, et qui devrait intéresser tous les professionnels qui souhaitent intégrer les médias sociaux à une démarche d’IE…
Et vous, quelles pépites avez-vous découvert sur le Web ? N’hésitez pas à les partager dans les commentaires…