Méthodologie : de l’intérêt de Twitter pour des recherches en temps réel ; retour sur l’exemple Diigo
Les utilisateurs de Diigo ont eu de grandes frayeurs ces dernières 48 heures, leur outil de social bookmarking préféré ayant été « hijacké ». Autrement dit, le nom de domaine diigo.com a été détourné (le 24 octobre) vers d’autres serveurs dns, et toutes les connexions ont mené, jusqu’à la résolution du problème, à d’insupportables pages de publicité.
L’accès à son compte diigo (à sa « Library ») était impossible, comme il était impossible également d’enregistrer les pages que l’on souhaitait sauvegarder au fil de sa navigation, grâce aux extensions, barre d’outils et autres bookmarlets diigo…
Bref, un moment de panique totale pour les afficionados de Diigo, qui ont craint pendant quelques heures avoir perdu leur bibliothèque de liens, précieusement conservés depuis des mois ou des années…
Le premier réflexe lorsque l’on découvre un tel dysfonctionnement (sans savoir s’il est récent ou non) est, souvent, de poser la question à Google (Google Actualités ou Google Blog), en espérant trouver un article qui fasse le point sur le sujet…
C’est d’ailleurs ce que nous avons fait le 24 octobre au soir, en découvrant que la barre d’outils diigo ne fonctionnait plus… Mais les recherches se sont avérées vaines.
Diigo inaccessible… Quelle réaction ?
Dans un cas comme celui-ci, il est alors judicieux d’interroger Twitter, pour voir si d’autres internautes ont signalé le problème, ou pour poser soi-même la question aux twitteurs.
D’autant que s’il est impératif d’avoir un compte pour poser la question aux utilisateurs, tout internaute peut interroger librement le moteur de recherche du site de microblogging, depuis l’adresse Twitter.com/search.
Une première recherche avec la requête #diigo – le symbole #, baptisé « hashtag », a pour objectif de restreindre la sélection aux tweets ayant « diigo » comme sujet principal – montre immédiatement l’intérêt du temps quasi-réel ; les réponses ont en effet permis de découvrir que d’autres utilisateurs rencontraient le même dysfonctionnement – ce qui, en soi, était déjà une information –.
Premières inquiétudes concernant #diigo sur Twitter |
A partir de là, on peut (que l’on soit ou non inscrit à Twitter…) :
– se connecter au compte officiel @diigo pour voir s’ils sont au courant du dysfonctionnement et comment ils comptent le résoudre ;
Premières réactions rapides de @diigo |
– consulter les tweets plus récents sur le sujet, pour suivre l’évolution du problème.
Premiers éléments d’informations sur Twitter |
Les deux méthodes ont affiché des tweets annonçant que l’équipe de Diigo, consciente de la gravité de la situation, avait très vite mise en place une solution de remplacement : les utilisateurs pouvaient accéder à leur compte via l’adresse Diigo.net et disposaient, pour enregistrer leurs favoris, d’une nouvelle « diigolet » qu’ils devaient préalablement télécharger.
Nous avons pour notre part mentionné l’information sur ce blog, dans l’article « Diigo.net remplace Diigo.com, victime de hijacking« .
Les mêmes méthodes affichent aujourd’hui les conclusions de cette histoire. L’équipe de Diigo a pu après 48 heures récupérer son nom de domaine et tout est rentré dans l’ordre…
Tout est bien qui finit bien |
Au final, cet exemple démontre, s’il en était besoin, qu’il est indispensable de prendre en compte les outils de recherche du « temps réel » pour répondre à certaines questions. Et ce, que l’on soit ou non un adepte du tweet.
Cela étant, ces quelques tests nous ont permis de découvrir que le temps « réel » sur Twitter n’était pas si réel que ça… Alors que nous avions posté un tweet annonçant le « retour à la normal » de la situation sur Diigo, il a fallu près d’une demi-heure pour que ce tweet apparaisse dans les résultats du moteur de recherche de Twitter, avec la requête #diigo…
Lors d’une recherche par mots sur Twitter, le moteur affiche d’autre part souvent, dans un premier temps, des tweets qui datent d’une heure ou deux (voire plus). Et il faut alors attendre un peu pour que dans un second temps, il propose de lui même « 20 nouveaux tweets », avec des messages plus récents.
Le « temps réel » ne l’est donc pas vraiment, mais l’outil permettra d’obtenir des informations que l’on ne pourra trouver sur un moteur de recherche…